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Un mythe pour le millénaire

Comment agir suivant notre nature

A mes amis révolutionnaires

12/10/2019

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    Je m'adresse ici à ceux qui ont espéré le grand soir, qui ont cru en la révolution, et qui ne voient toujours rien venir. Les communistes convaincus, staliniens, trotskistes, maoïstes, qui ont perdu espoir sont innombrables, et beaucoup ont fini par se laisser gagner par les idéologies bourgeoises, par la pseudo-science économique professée dans la plupart des universités, ou se sont repliés dans une attitude individualiste.
     La dernière révolution réussie est la révolution populaire chinoise, qui a tout de même fait rage pendant plusieurs décennies avant de triompher en 1945, voici plus de 70 ans. Depuis, toutes les révolutions ont été écrasées, même quand elles étaient non violentes, en Espagne en 1936-1939, en Indonésie en 1965-1966, au Chili en 1973 et, chez nous, avec Mai 68 et les gilets jaunes en 2019. On peut sans doute excepter Cuba et le Vietnam de cette succession d'échecs, mais ce n'est peut-être que provisoire. Les régimes progressistes du  Venezuela et de l'Equateur sur le point d'être étouffés par le Grand Kapital. En outre, de nombreux pays qui avaient réussi leur révolution, en premier lieu l'URSS, sont revenus à un système capitaliste.
     Les révolutionnaires estiment que la violence utilisée pour leurs desseins, c'est à dire pour la libération des classes populaires, est légitime, parce qu'elle ne fait que répondre à la violence systématique des classes possédantes. Il faut relire les Réflexions sur la violence, où Georges Sorel théorise et justifie cette attitude, comme l'ont fait la plupart de ses prédécesseurs et ses successeurs marxistes. Cet ouvrage passionnant est malheureusement trop peu connu aujourd'hui, sans doute en grande partie sous l'action des forces réactionnaires  qui s'opposent à la violence populaire, en justifient du même coup la violence de l'exploitation capitaliste et de ses chiens de garde.
     La violence populaire est juste, quoi qu'en disent ses détracteurs, mais peut-elle encore aboutir concrètement par les temps qui courent ? Est-ce encore un mode d'action révolutionnaire viable, susceptible de conduire à une société moins cruelle pour les plus démunis, et permettant à chacun de de vivre dignement, de jouir d'un maximum de liberté et de développer ses capacités ? La violence généralisée, même en supposant qu'elle soit possible, n'est certainement plus souhaitable aujourd'hui comme elle a pu l'être hier; d'autres formes de violence, nécessaires, sont à inventer. Cette question se pose en raison du développement de la mondialisation, de l'urbanisation et de l'interconnexion croissantes des individus et des entreprises.
   La violence policière et l'accroissement des mesures de répression constituent certes le premier obstacle à toute révolution. Les moyens des "forces de l'ordre" ont beaucoup progressé et continueront sans aucun doute à s'accroître avec les technologies de l'information. Toutefois les moyens accessibles aux révolutionnaires croissent également, dans des proportions comparables, si bien que le rapport de forces n'est peut-être pas si différent qu'il l'était il y a un ou deux siècles. Par ailleurs, la pression internationale et les possibilités de blocus ou d'interventionnisme de l'étranger ont toujours existé. Si une révolution survient dans un pays, certains produits fabriqués à l'étranger ne pourront plus être importés sous l'effet des restrictions à l'exportation décidées par les pays étrangers opposés à la révolution. C'est ainsi que lors de la révolution française on s'est aperçu qu'il n'existait pas d'industrie de fabrication de lames d'épées dans le pays. Sous l'ancien régime, les lames venaient toutes de Tolède, où les artisans avaient sans doute acquis un savoir faire et un avantage compétitif tel qu'il revenait moins cher d'importer ces armes d'Espagne que de les forger en France. Il a donc fallu réapprendre à forger des lames solides en France pour équiper les armées révolutionnaires. De la même façon, la politique de bombardement largement pratiquée aujourd'hui par les Etats-unis est très dissuasive . Elle a été fréquemment utilisée par les puissances occidentales, depuis l'attaque du sultanat d'Oman par les caravelles d'Albuquerque en 1576; on peut citer ensuite les multiples bombardements d'Alger et de Tunis par différentes puissances occidentales, les menaces sur Tokyo par l'amiral  américain Perry aidé par les européens, la guerre de l'opium conduite par les anglais contre la Chine, sans parler d'épisodes au moyen orient plus récents et bien connus.
     Toutefois, la répression et la menace agissent comme les digues vis à vis des crues : elles sont efficaces jusqu'à un certain niveau de pression, mais rompent au delà. Ces méthodes ne sont donc pas de nature à empêcher une révolution de façon certaine.
     Mais alors, est-il souhaitable que les digues s'écroulent sous la pression populaire? Rien n'est moins sûr, à cause des niveaux actuels d'urbanisation et d'interconnexion des individus et des entreprises qui entraîneraient des dommages bien pires que ce qu'on a pu constater dans le passé..
    Lors de la Révolution française, on estime que le pourcentage de la population française vivant en ville était d'environ 16%, alors qu'il est aujourd'hui, en 2019, supérieur à 75%. Une des grandes difficultés rencontrées par les révolutionnaires à cette époque était déjà de parvenir à nourrir la population urbaine. Ils ont dû pour cela faire venir du blé des campagnes et de l'étranger. On connaît les émeutes du pain qui eurent lieu à Paris en 1793, et l'épisode héroïque du vaisseau le Vengeur du Peuple, coulé devant Brest  par les anglais le 13 Prairial de l'An II (1 juin 1794) alors qu'il escortait un important convoi de blé venant d'Amérique pour nourrir les français (c'est ce que dit la chanson bien connue). Devant ces difficultés, il est permis de se demander comment il serait possible aujourd'hui de nourrir durablement les 75% de français urbanisés dans le cas d'une désorganisation générale du pays, notamment au niveau des transports, de la fourniture d'énergie et des télécommunication. C'est une conséquence ce la surpopulation de notre pays et de notre dépendance vis à vis de la technique...
      Il est donc évident qu'au delà même des conséquences de la répression policière et de l'animosité des pays et des intérêts étrangers hostiles à la révolution, la désorganisation provoquée par un tel mouvement aurait des conséquences humaines beaucoup plus catastrophiques que ce qui a pu se produire autrefois. Si l'on veut éviter cela, il est donc nécessaire d'inventer de nouvelles formes d'action révolutionnaire, violentes ou pas, qui permettraient au moins la survie d'une nouvelle révolution.

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Non, le changement climatique ne met pas la planète en danger - il ne menace que la "civilisation" actuelle

22/9/2018

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Les conclusions des rapports du GIEC sont très inquiétantes et, sauf peut-être à quelques détails près, sont selon toute probabilité exactes. Le changement climatique aura sans aucun doute des effets considérables sur la société humaine et sur la plupart des formes de vie qui peuplent la planète. Le GIEC s'est efforcé de décrire ces impacts dans ces rapports, et est sans doute resté en deçà de ce qui va effectivement se produire.

Mais il serait excessif de dire que la planète est en danger du fait du changement climatique. La Terre continuera à graviter autour du soleil et d'accompagner sa course dans l'espace pendant encore plusieurs milliards d'années. Pour que la planète, ou la vie présente sur sa surface, disparaisse, il faudrait la Terre soit pulvérisée par un astéroïde ou grillée par des radiations intenses venues de l'espace. On ne connaît pas de façon certaine les causes des grandes extinctions qui se sont produites aux temps géologiques, mais le fait est que la vie a survécu à toutes ces catastrophes, pour repeupler ensuite rapidement la planète, sous des formes renouvelées. 

Il est très probable que de très nombreuses formes de vie disparaîtront à cause du changement climatique, avec des effets en cascade imprévisibles sur les écosystèmes, qui s'appauvriront sans doute considérablement. On peut craindre que les formes de vie qui survivront et les nouvelles espèces qui apparaîtront seront moins sympathiques pour l'homme, L'homme cependant ne disparaîtra pas, parce-qu'il possède au niveau individuel une intelligence qu'aucune autre espèce n'a possédé dans le passé. Il pourra donc trouver des niches écologiques protectrices et organiser sa société de manière à l'adapter aux circonstances. Pour cette raison la situation est différente de celle qui a prévalu lors de l'extinction des dinosaures. Si des dinosaures aussi "intelligents" que l'homme avaient alors existé, ils auraient sans aucun de doute été capables de se mettre dans des cavernes et d'allumer des feux pour se protéger du froid!

Il est impossible de décrire ce que seront les sociétés humaines à la suite du changement climatique. Ce qui est certain, c'est que ses effets s'ajouteront à ceux de la surpopulation et de la distribution scandaleusement inéquitable des revenus. Ce mélange est explosif, et cela conduira à la remise en cause des valeurs actuellement présentées comme universelles: démocratie, respect de la vie humaine, confiance dans le Marché, etc. La science et la technique seront déconsidérées et oubliées. Les Etats et la démocratie auront perdu toute crédibilité parce qu'ils n'auront pas su empêcher cette déchéance. Des religions étranges et cruelles apparaîtront, exploitant l'ignorance et la bêtise. L'arbitraire le plus absolu régnera partout. Mais pour en dire plus, il faudrait être écrivain de science fiction, ou, encore mieux, prophète. Espérons donc qu'un nouveau prophète apparaîtra pour nous éviter tout cela.
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La responsabilité du peuple américain

6/8/2018

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Dans une démocratie, le peuple est responsable des agissements de son gouvernement, ou alors ce n'est pas une démocratie. Les élus ont été désignés librement et sur des programmes clairement annoncés, qui ont été adoptés par le peuple. Je vise évidemment ce sinistre bouffon qui est actuellement président des Etats-unis d'Amérique du Nord, et qui a été élu démocratiquement par la première et la plus grande démocratie du monde sur un programme tout à fait clair. Admettons que le peuple américain soit satisfait de ses agissements, il n'aura après tout qu'à s'en prendre à lui même si les choses tournent mal. Mais qu'en est-il des dommages infligés aux autres peuples, à l'humanité et à la nature, notamment en sabotant la lutte contre le changement climatique, en attisant la guerre au Moyen orient, et en rétablissant des contrôles aux frontières qui ralentiront la croissance de nombreux pays?
Dans le cas d'une dictature non démocratique, il est difficile de tenir le peuple pour responsable des méfaits de son gouvernement. L'Etat français par exemple a été désigné comme responsable de la persécution des juifs pendant la seconde guerre mondiale, mais jusqu'à présent le peuple lui-même n'a pas été considéré comme responsable, puisque le régime de Pétain était une dictature.
Mais dans le cas d'une démocratie, qui de plus se revendique fièrement comme telle, c'est bien le peuple qui est l'ultime responsable en bloc des méfaits et des crimes commis en son nom. Si l'on n'est pas d'accord avec la politique de Trump, c'est donc contre le peuple américain lui-même qu'il convient de lutter pour mettre le monde en ordre, et c'est le peuple américain qu'il faudra juger le moment venu.
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Ecologie et morale

17/1/2018

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​Beaucoup d'écologistes appellent de leurs vœux une nouvelle morale du respect de la nature. Devant les catastrophes que commencent à provoquer la surpopulation, la croissance économique anarchique, le pillage systématique des ressources de la Terre et le réchauffement climatique, c'est là la voix de Raison. Toute personne rationnelle, qui a passé un certain temps à essayer de comprendre les processus de la vie sur cette planète, ne peut être que de cet avis. On pourrait peut-être même finir par convaincre intellectuellement une majorité de la population du Globe de la nécessité d'une nouvelle morale écologiste.

Mais malheureusement les arguments rationnels ne suffiront pas pour instaurer une morale écologique s'imposant à tous, tant que les "élites" qui nous gouvernent continueront à agir en faveur de leurs intérêts. Le capitalisme, comme la vie et la nature en général (oui, le capitalisme est en réalité une expression des forces naturelles), ne peut pas s'empêcher de grandir et de s'étendre, jusqu'à ce qu'il se détruise lui-même. C'est exactement comme lorsque vous laissez une orange dehors sur le sol: la vie se développera dessus jusqu'à ce qu'elle disparaisse, rongée par les vers et les moisissures.

Tout cela pour dire que l'appel à la Raison ne sera jamais suffisant pour instaurer massivement une éthique écologique. Pendant longtemps la morale a été imposée par la religion. Maintenant elle est surtout dictée par les médias de masse, conformément à la volonté des "élites" capitalistes qui les contrôlent. En effet, la télévision a remplacé les prêtres qui nous encourageaient à être charitables. La télévision nous montre une sélection soigneusement choisie de désastres et d'injustices qui se produisent ici et là dans le monde, et excite notre indignation, ce qui nous fait sentir meilleurs. Mais le paradis présenté par les médias, d'ailleurs de plus en plus difficile à atteindre, se borne à posséder une belle maison bien équipée, une voiture, beaucoup de gadgets et une vie sexuelle hyperactive, comme dans la plupart des séries télévisées.

On conviendra sans peine que cet idéal présenté par les médias est bien loin du sublime! Il est beaucoup moins élevé que l'espérance de salut de l'âme promis par les vieilles religions. Pour cette raison, je pense que "l'éthique" actuellement proposée par les médias s'effondrera tôt ou tard, et qu'elle sera remplacée, quand les choses iront vraiment mal, par une éthique basée sur un idéal plus exaltant.

La peur de l'enfer, qui était réelle pendant tout le moyen âge et jusqu'à il y a peu n'a pas rendu les gens meilleurs. Une éthique solide doit s'appuyer sur un idéal élevé, et même sur une vision du sublime. Malheureusement, l'idéal qui serait simplement d'avoir une vie agréable et paisible dans un beau jardin manque aussi d'élévation. Nous devons trouver quelque chose de plus exaltant, sans retourner à Dieu, à la vie éternelle et au paradis, choses absurdes dans lesquelles une grande majorité des habitants du globe sont encore prêts à croire. 

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Grand capital et Petit capital

24/12/2017

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Le capital et la finance sont constamment mis en avant par les media, le plus souvent afin de nous convaincre de la nécessité de leur existence pour le fonctionnement de la seule économie présentée comme efficace et juste, l'économie libérale.

Mais on ne fait jamais la distinction entre Grand capital et Petit capital, qui sont systématiquement présentés comme solidaires. Et pourtant qu'y a-t-il de commun entre le petit patron qui a laborieusement acquis des locaux et quelques machines pour faire fonctionner sa PME, employant ainsi quelques salariés qu'il connaît bien, et le grand capitaliste qui a amassé des milliards d'euros, soit par héritage soit à travers des coups financiers, fortune qu'il s'efforce encore de faire gonfler aux dépens de ses employés? La bonne marche de l'économie veut peut-être que le travail et l'habileté soient payés en retour, mais une "récompense" excessive devient non seulement injuste, mais aussi une source de corruption et un danger avéré pour la démocratie.

Les énormes fortunes amassées à titre privé ne ruissellent pas sur la population laborieuse ou sur les chômeurs, mais elles peuvent très aisément arroser les politiciens, les économistes et les représentants des media peu scrupuleux, trop heureux de ramasser quelques miettes de ce butin. Il y a beaucoup de Bettencourt en France, et cela me fait rigoler quand on évoque la corruption au Brésil ou en Russie: est-on vraiment certain qu'elle soit moindre en France? Les marchés publics sont peut-être maintenant bien surveillés, grâce aux règlements européens, mais qui peut vérifier si une (petite) part des salaires et bonus astronomiques des grands patrons ou des dividendes des grands actionnaires n'est pas utilisée pour arroser directement leurs séides, leurs valets et leurs thuriféraires? Après tout ce n'est pas de l'argent public, c'est de l'argent privé...

La corruption serait à la limite supportable si ce n'était qu'une affaire d'argent. Malheureusement c'est un danger mortel pour la démocratie, qui se voit ainsi transformée en oligarchie n'existant plus que pour favoriser les intérêts de quelques uns, les plus riches. L'impôt sur la fortune, qui représentait un début de contrôle, est maintenant supprimé en France, alors que notre pays montrait à tous la voie à suivre. 

Autant la nocivité du Grand capital est évidente, autant il faut être plus prudent vis à vis du Petit capital, qui constitue une source d'énergie essentielle pour l'économie telle qu'elle existe actuellement. 

Question à suivre...

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Liberté d'expression

16/12/2017

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En tant qu’individu attaché au progrès et à la liberté, je suis très inquier devant les atteintes la liberté d'expression auxquels on assiste actuellement. La liberté de pensée et d'expression est le fondement du progrès humain et constitue un droit humain absolu ; perdre cette liberté, ce serait retourner à l'ignorance du moyen-âge.
Personne n’a le droit d’imposer à une autre personne ce qu'elle peut penser ou dire.
Pour que cette liberté de penser existe, il faut faire la différence entre les paroles et les actions et prêter particulièrement attention à ne pas réduire les droits de la satire politique et de la comédie, même de mauvaise qualité ou de mauvais goût.
Ainsi, doit-on dire « traite négrière », « traite des noirs », ou encore « commerce du bois d’ébène » comme disait la bourgeoisie bordelaise bien-pensante, déjà à l’époque « politiquement correcte » ? En effet, ceux qui se livraient à ce commerce étaient mal considérés, mais cela rapportait gros. De même, faut-il expurger les albums de Tintin de toutes leurs allusions pouvant être interprétées comme racistes à l’égard des noirs, des juifs et des arabes (sans oublier d’ailleurs les portugais et les grecs) ? Si l'on tient vraiment à certains principes universels de tolérance et à une société exempte de préjugés, prononcer le mot « nègre » demeure acceptable dans des cas bien précis. Prohiber totalement l’usage de ce mot, ce serait accepter de vivre dans une société totalitaire. Nous ne devons pas nous détourner de la vérité historique. Parler librement de la race y compris d'une manière satirique délibérément choquante favorise l’exercice de la pensée libre, et contribue à ce que des formes plus extrêmes de violence raciale ne se produisent plus.
C’est pour ces raisons que je suis très inquiet devant le risque que Dieudonné soit mis hors la loi. Que des adeptes de certaine religion protestent, c’est leur droit, mais la justice ne doit pas museler la liberté d’expression ni des uns ni des autres.
Il est très important de pouvoir exprimer franchement et en termes colorés son point de vue sur les religions, même quand celles-ci ont pour certains de leurs adeptes un contenu émotionnel aussi fort que l’appartenance à une race. En effet, la foi ainsi que les mythes et les rites associés à toute religion sont inculqués dès la petite enfance, et l’individu religieux refuse de libérer ses pensées pour considérer le monde autrement. Le croyant doit cependant apprendre à ne pas réagir par la violence physique devant ceux qui pensent et disent qu’Abraham et Mahomet étaient des bédouins lubriques et des affairistes. La liberté de blasphème doit être totale. D’ailleurs, n’a-t-on pas insulté souvent aussi les communistes, dont certains ont été et sont encore très attachés à leurs principes ?
L'islam est de toute évidence une religion médiévale violente et fruste, incompatible avec l'humanité moderne. Pourtant, en tant qu'athée, je pense à peu près la même chose du christianisme, du judaïsme, de l'hindouisme et de toute foi en une divinité quelconque qui utilise le mythe et la violence pour dominer nos vies en invoquant la volonté d’entités imaginaires. C'est la pollution divine. Peut-être cependant un jour une religion sans dieux viendra-t-elle à exister ? Ce fut le rêve d’Auguste Comte.
En résumé, l'utilisation de mots répugnants et émotionnellement chargés doit rester rare. Elle doit être réservée à des contextes appropriés limités, comme la satire ou les discussions historiques, mais ne doit pas être interdite. La liberté d'expression, c’est aussi la liberté de parler. Même des extrémistes comme Madame Le Pen ont le droit de dire ce qu'ils veulent ; on a aussi le droit de les ignorer. Si je ne reconnais pas le droit des autres à parler comme ils l’entendent, comment pourrais-je légitimement demander la réciproque ?

P.S.; Ces réflexions sont inspirées d'un billet en anglais paru sur www.ecointernet.org 

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Le positivisme à Rio de Janeiro

10/12/2017

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Je m’y suis rendu non pas à genoux, comme l'aurait fait un véritable pélerin, mais à pied, depuis  le quartier de Botafogo,  un dimanche matin pour arriver à la cérémonie de 10 heures. Ceci m’a pris environ une heure, en suivant  l’aterro de Flamengo (le remblai qui a été fait dans les années 60 pour élargir la plage et les routes qui la longent), puis en traversant Laranjeiras et le Largo do Machado. Cependant on y arrive plus rapidement par le métro, en descendant à la station Gloria. Il suffit ensuite de remonter la rue Benjamin Constant jusqu’au numéro 74.
 
La façade de l'Église positiviste de Rio de Janeiro est celle d’un temple grec; il m’a été confirmé qu’elle est inspirée du Parthénon. Ceci m’a rappelé Ernest Renan devant l’Acropole, et sa prière à la déesse Athéna, personnification de la Raison. La superstition l’a pourtant emporté pendant plus de dix siècles, à la suite des menées de l’apôtre Saint Paul, qui passa aussi par Athènes en son temps.
 
Les adeptes de l’Eglise positiviste étaient au nombre de quatre à mon arrivée, installés sur des bancs en bois sous le périptère et sirotant tranquillement leur café dans des gobelets en plastique. Les hommes étaient en bermuda comme tous les cariocas le dimanche matin:  une tenue bien plus confortable par cette température que le blue jeans que je portais, mais que j’avais jugé plus décent de revêtir pour entrer dans une église.
 
Cette petite assemblée me reçut fort courtoisement et sans façons. Moyenne d’âge 70 ans environ, si l’on excepte une dame d’une quarantaine d’années. Celle-ci s’est présentée comme la fille du président de la fondation, Danton Voltaire Pereira de Souza, malheureusement retenu ce jour-là par d’autres obligations à Teresopolis. Elle s’est étendue sur l’histoire du positivisme, et m’a rappelé quelques faits importants de la vie d’Auguste Comte et de la diffusion ultérieure de sa pensée au Brésil. La République fut instituée en 1891, sur la base des idées prônées par Auguste Comte de séparation de l’église et de l’Etat et de respect des libertés individuelles. C’est alors que fut adopté le drapeau de la nouvelle république, portant la devise d’Auguste Comte : “Ordem e progresso” (Ordre et progrès).
 
Mes interlocuteurs ont fortement insisté sur l’importance de l’amour dans cette religion nouvelle, bien que ce mot n’apparaisse pas sur le drapeau brésilien. Ils m’ont confirmé qu’il s’agit bien d’une religion sans divinité, fondée sur le principe d’humanité. Au delà de l’humanité, cette doctrine s’adresse à la terre entière, présentée comme le “grand fétiche”. Ceci peut sans doute inclure la Nature et notre environnement. Ce grand fétiche n’est pas un dieu : il semblerait qu’il s’agisse simplement d’un moyen pour focaliser l’attention des masses qui ressentent le besoin de révérer quelque chose de concret.
 
Il m’a ensuite été permis de pénétrer dans la nef du Temple, mais de moins d’un mètre : le toit s’est effondré sous la morsure des cupims (termites) et il eût été risqué d’avancer davantage. Une demande de subvention est en cours auprès de l’Etat pour restaurer ce monument historique. Les sculptures représentant les apôtres de l’humanité ont été retirées de leurs niches et mises à l’abri.
 
A l’entrée du Temple, une rosace au sol indique les points cardinaux et la direction de Paris, le lieu saint, la Mecque du positivisme : 38° vers le Nord-Est. Je me suis promis de visiter la maison d’Auguste Comte et l’église positiviste de France à mon retour dans ma patrie, quand j’aurai parcouru ce chemin.
 
Voici donc ce que j’ai pu trouver à Rio de l’Eglise positiviste. Le système d’Auguste Comte contient sans doute quelques aspects qui prêteraient aujourd’hui à sourire ou pourraient susciter des réserves, comme le principe du “grand fétiche” ou son système politique provisoire se rapprochant par certains aspects du fascisme, même s’il insiste fortement sur la liberté de pensée. Mes aimables interlocuteurs m’ont malgré tout semblé tenir à tous les aspects de cette doctrine qui date de la première moitié du XIX siècle. Ils m’ont persuadé d’acheter un opuscule intitulé La dictature Républicaine, d’après Auguste Comte par Jorge Lagarrigue, Fonds Typographique “Auguste Comte”, rue do Carmo 19, Rio de Janeiro, janvier 1937. L’analyse de cet ouvrage, qui commence par un appel et des recommandations au général Boulanger, est en cours.
 
Mais c’est assurément à tort que la pensée d’Auguste Comte, le fondateur incontesté de la sociologie, est aujourd’hui méprisée, ou plutôt ignorée et tenue pour désuète. Les esprits ont en effet été depuis mobilisés par l’utilitarisme anglo-saxon et par les divagations fumeuses de la philosophie allemande, dans la lignée de Platon que Comte tient d’ailleurs en peu d’estime et qualifie de “pseudo philosophe”. Peut-être suffirait-il d’un peu de dépoussiérage, et de prendre en compte les découvertes ultérieures de Schopenhauer, de Darwin, de Marx, de la physique et de la biologie modernes pour que le système d’Auguste Comte devienne à nouveau d’actualité et répande sa lumière sur le monde. Ceci mériterait une réflexion plus approfondie.

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December 11th, 2016

11/12/2016

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Quelle est donc notre place au sein de la nature, ou plutôt de la vie ?
Longtemps, l’homme s'est vu comme l'aboutissement et le maître de la création, en droit d'exercer son pouvoir sur les animaux et sur la nature. Aujourd'hui, certains écologistes considèrent au contraire l'homme comme un animal nuisible et envahissant, portant préjudice à l'ensemble des autres êtres vivants, par conséquent indésirable.
Or nous savons maintenant que l'homme est un résultat de l'évolution des espèces, au sens darwinien. Il fait partie intégrante du monde vivant, et il interagit de multiples façons avec une multitude d'autres espèces, qui sont souvent indispensables à sa survie. Cependant, il possède en plus la capacité d'accomplir certaines choses qui sont hors de la portée de tout autre animal. Tout en étant pour l'essentiel un animal semblable aux autres, il peut notamment construire des théories et des machines de plus en plus complexes, susceptibles de modifier la nature elle-même.
Actuellement, l'usage irréfléchi de cette puissance, dans un contexte de laisser-faire, apporte à certains de nombreux avantages, mais nous mène à l'abîme: surpopulation, appauvrissement d'une large part de l'humanité, dérèglements climatiques, pollution, destruction accélérée d'espèces animales et végétales, et peut-être à terme dégénerescence mentale de l'espèce humaine.
Sans rétablir les anciennes religions et les idéologies du passé, ce n'est qu'avec une vision commune du futur, à la fois rationnelle et charitable, que les effets indésirables de l'action de l'homme sur lui-même et sur le monde vivant dans son ensemble pourront être réduits au minimum. Une telle vision commune du futur est ce qu'on appelera une espérance. Elle pourra se construire autour de mythes nouveaux.
La raison nous conduit à écarter toute intervention divine ou surnaturelle, et à fonder notre action sur des éléments scientifiquement établis.
La charité  nous relie à nos semblables, humains et animaux. Elle nous incite à vouloir leur bien, aujourd'hui et dans l'avenir, et à y contribuer activement.
​On retrouve dans un contexte moderne les trois vertus théologales des Pères de l'Eglise, qui étaient la Charité, l'Espérance et la Foi, en remplaçant la foi en Dieu par la Raison, et en orientant l'Espérance non plus vers une vie après la mort, mais vers l'avenir de l'humanité et du monde vivant.


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Henri le navigateur

26/3/2016

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Dans son château de Sagres, sur le cap São Vicente qui domine l'Océan à l'extrémité de l'Europe, le roi Henri et ses cartographes attendent le retour des caravelles.

A la découverte de la route des Indes, elles longent prudemment les côtes de l'Afrique, au delà du Bojador, qui marquait jusqu'à 1431 la limite du monde connu. Gil Eanes a ouvert la route en passant le premier ce cap balayé par les vagues. Ce promontoire passait pour infranchissable et gardé par des créatures monstrueuses. Les vents contraires ne permettaient pas aux navires d'autrefois de revenir une fois passé ce cap fatidique. Mais les caravelles remontent mieux le vent, et les explorations se poursuivent désormais méthodiquement.
​
C'est ainsi que le petit peuple portugais, après avoir vaincu et expulsé les maures, a tourné son énergie conquérante vers la mer immense.
​
L'Europe d'aujourd'hui aura-t-elle la force de nous ouvrir la route des étoiles? 


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​Le cœur valeureux, rompu à la guerre,
Souffre de n'avoir plus d'ennemi à qui nuire,
Et ainsi, n'ayant plus qui vaincre sur terre,
Il se tourne vers les flots de l'Océan. C'est là le premier Roi qui quitte la terre
De la Patrie, pour faire en sorte que l'Africain
Comprenne par les armes combien 
La loi du Christ l'emporte sur celle de Mafomet.
​

(Luis de Camões, Lusiades, Chant IV, XLVIII)

Le cap São Vicente à Sagres (Portugal)

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L'esprit humain et le faux sympathisent extrêmement...

6/3/2016

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Fontenelle, un philosophe précurseur des Lumières, fait dire à Homère, s'adressant à Esope:
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Vous vous imaginez que l’esprit humain ne cherche que le vrai, détrompez-vous. L’esprit humain et le faux sympathisent extrêmement. Si vous avez la vérité à dire, vous ferez bien de l’envelopper dans des fables; elle en plaira beaucoup plus. Si vous voulez dire des fables, elles pourront bien plaire, sans contenir aucune vérité. Ainsi le vrai a besoin d’emprunter la figure du faux, pour être agréablement reçu dans l’esprit humain; mais le faux y entre bien sous sa propre figure, car c’est le lieu de sa naissance et de sa demeure ordinaire, et le vrai y est étranger. 
​


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    Marc Gillet

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