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Un mythe pour le millénaire

Comment agir suivant notre nature

Henri le navigateur

26/3/2016

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Dans son château de Sagres, sur le cap São Vicente qui domine l'Océan à l'extrémité de l'Europe, le roi Henri et ses cartographes attendent le retour des caravelles.

A la découverte de la route des Indes, elles longent prudemment les côtes de l'Afrique, au delà du Bojador, qui marquait jusqu'à 1431 la limite du monde connu. Gil Eanes a ouvert la route en passant le premier ce cap balayé par les vagues. Ce promontoire passait pour infranchissable et gardé par des créatures monstrueuses. Les vents contraires ne permettaient pas aux navires d'autrefois de revenir une fois passé ce cap fatidique. Mais les caravelles remontent mieux le vent, et les explorations se poursuivent désormais méthodiquement.
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C'est ainsi que le petit peuple portugais, après avoir vaincu et expulsé les maures, a tourné son énergie conquérante vers la mer immense.
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L'Europe d'aujourd'hui aura-t-elle la force de nous ouvrir la route des étoiles? 


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​Le cœur valeureux, rompu à la guerre,
Souffre de n'avoir plus d'ennemi à qui nuire,
Et ainsi, n'ayant plus qui vaincre sur terre,
Il se tourne vers les flots de l'Océan. C'est là le premier Roi qui quitte la terre
De la Patrie, pour faire en sorte que l'Africain
Comprenne par les armes combien 
La loi du Christ l'emporte sur celle de Mafomet.
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(Luis de Camões, Lusiades, Chant IV, XLVIII)

Le cap São Vicente à Sagres (Portugal)

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L'esprit humain et le faux sympathisent extrêmement...

6/3/2016

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Fontenelle, un philosophe précurseur des Lumières, fait dire à Homère, s'adressant à Esope:
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Vous vous imaginez que l’esprit humain ne cherche que le vrai, détrompez-vous. L’esprit humain et le faux sympathisent extrêmement. Si vous avez la vérité à dire, vous ferez bien de l’envelopper dans des fables; elle en plaira beaucoup plus. Si vous voulez dire des fables, elles pourront bien plaire, sans contenir aucune vérité. Ainsi le vrai a besoin d’emprunter la figure du faux, pour être agréablement reçu dans l’esprit humain; mais le faux y entre bien sous sa propre figure, car c’est le lieu de sa naissance et de sa demeure ordinaire, et le vrai y est étranger. 
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Je suis un singe

3/3/2016

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Il y a de nombreuses idées que je n'ai réalisées qu'assez tard, alors que depuis longtemps je n'en doutais pas intellectuellement. Je donnerai ici simplement en exemple le fait que nous sommes en réalité une variété de singe. Nous ne descendons pas du singe, nous sommes bien des singes. Par rapport à ces animaux, nous sommes simplement un peu plus raisonneurs et capables de réaliser des machines complexes. 

Ce n'est pas la même chose de réaliser que l'on est un singe que de le comprendre intellectuellement. J'ai en effet toujours su que nous descendons du singe, mais je ne l'ai véritablement ressenti en profondeur que récemment. C'était en visitant à Bali la cité sacrée d'Ubud et la forêt des singes. Ces petites créatures grotesques n’ont pas grand-chose à nous envier au plan social. Elles passent leur temps à se battre, à voler et à mendier, exactement comme nous autres. Elles ne se font aucun cadeau, on entendait les cris de leurs chamailleries de tous les côtés dans les arbres.

Ayant réalisé mon appartenance à ce monde animal, je m'en suis très bien remis ; il est même plutôt agréable de ressentir que l'on fait partie intégrante de la grande famille de la vie, et de la retrouver après un long égarement dans des divagations idéalistes et métaphysiques.

Nous sommes aussi très proches des chiens. Le chien est probablement le premier animal à avoir été domestiqué, à partir du loup, par une légère modification de génome : des restes de chien datant de plus de 11.000 ans ont été trouvés en Israël dans une sépulture humaine. Il est évident que nous sommes plus près du chien, animal obéissant, que du loup, beaucoup plus fier et indépendant. Mais comme le chien et le loup, nous avons besoin de société et nous aimons chasser en meute. Comme le chef de meute, nous exigeons l'obéissance de nos subordonnés, mais nous nous aplatissons devant notre supérieur. C'est pour cette raison que nous aimons autant nos braves toutous.

Plus mon expérience et ma compréhension de la nature humaine s'accroissent, plus je réalise que l'homme diffère très peu d'un animal.


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L'homme est un perroquet pour l'homme

2/3/2016

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La très grande majorité des gens ne fait pas de philosophie. Ils  répètent le plus souvent les opinions qu'ils ont entendues, sans les vérifier, surtout quand cela les arrange, par exemple en les rapprochant du groupe social auquel ils appartiennent ou voudraient appartenir. C'est d’ailleurs la raison pour laquelle la calomnie se propage aussi bien en société. L'intelligence est essentiellement un mimétisme  un peu plus élaboré, qui s'est surdéveloppé par la sélection naturelle et par l'éducation. Mimétisme vis à vis des réactions des autres dans certaines situations enregistrées par notre mémoire, et aussi sans doute mimétisme de type métaphorique par rapport aux schémas qui se sont installés dans notre cervelle, consciemment ou non. Platon soutenait que connaître, c'est se souvenir ; pour lui, en s'incarnant, l'âme connaît déjà les idées qu'elle a pu contempler alors qu'elle se trouvait dans le monde supérieur avant son incarnation. Mais point n'est besoin de recourir à la métempsychose pour penser que nous avons peut-être de naissance certains schémas ou modèles déjà imprimés dans notre cerveau, auxquels nous comparons nos sensations, et que nous développons à partir des connaissances acquises.

On dit couramment, après Plaute, que l’homme est un loup pour l’homme, mais l’homme est aussi un perroquet pour l’homme ! Il faut pour toutes ces raisons rester modeste vis-à-vis de ceux qui nous semblent moins intelligents. Il n'est pas rare d'ailleurs de voir ceux que nous avons ainsi méprisés naguère nous passer devant. Mais l'invocation de l' « intelligence » est aussi un outil de pouvoir : « L'homme est ainsi fait, qu'à force de lui dire qu'il est un sot, il le croit » (Pascal, Pensées, 536). Voltaire a dit à juste titre qu’avec le temps arrive un moment ou le sot et le philosophe se retrouvent au même point.

La vanité la plus répandue et la plus méprisable est pourtant de tirer gloire d’une intelligence que l’on croit supérieure à celle des autres ; c’est d’ailleurs en grande partie là-dessus que s’édifient les hiérarchies, la rapidité des réparties et l'habileté du discours l’emportant toujours sur la réflexion. Même notre science la plus évoluée n'est que répétition et analogie. La science en réalité n’explique pas les phénomènes, elle ne peut que les classer et les relier. Malgré sa complexité et les succès auxquels elle est parvenue, la science moderne elle-même relève donc bien elle aussi du phénomène de mimétisme décrit en long et en large par René Girard. Elle consiste seulement à s'efforcer de présenter de manière cohérente et ordonnée les observations qui font consensus. Plus ces observations se répètent selon le schéma établi par la science, plus leur connaissance est considérée comme solide. La science s'efforce de découvrir des théories ou des modèles unitaires, rendant compte de l'ensemble des phénomènes, dans le but de nous sortir définitivement du chaos. Mais il n'est pas certain que ceci soit possible indéfiniment.

J’ajouterai que même les sentiments que nous éprouvons sont souvent au moins en partie une question d’éducation et de mimétisme. Ainsi, il semble établi que les traumatismes ressentis par des enfants à la vue de certaines images particulièrement violentes ou choquantes sont dus aux émotions manifestées par leurs parents devant ces images, et non au spectacle lui-même auquel ils assistent. Il devrait donc être facile d’éduquer les enfants à assister aux pires atrocités ou même à les commettre, à condition que les parents n’expriment pas d’émotion négative à leur vue. C’est d'ailleurs dans cet esprit qu'étaient élevés dès leur petite enfance les guerriers, par exemple chez les spartiates ou chez les francs, et c'est pour cette raison que l’on pouvait naguère aller assister paisiblement en famille au spectacle des jeux de cirque ou des exécutions capitales.

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    Auteur

    Marc Gillet

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