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Un mythe pour le millénaire

Comment agir suivant notre nature

Grand capital et Petit capital

24/12/2017

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Le capital et la finance sont constamment mis en avant par les media, le plus souvent afin de nous convaincre de la nécessité de leur existence pour le fonctionnement de la seule économie présentée comme efficace et juste, l'économie libérale.

Mais on ne fait jamais la distinction entre Grand capital et Petit capital, qui sont systématiquement présentés comme solidaires. Et pourtant qu'y a-t-il de commun entre le petit patron qui a laborieusement acquis des locaux et quelques machines pour faire fonctionner sa PME, employant ainsi quelques salariés qu'il connaît bien, et le grand capitaliste qui a amassé des milliards d'euros, soit par héritage soit à travers des coups financiers, fortune qu'il s'efforce encore de faire gonfler aux dépens de ses employés? La bonne marche de l'économie veut peut-être que le travail et l'habileté soient payés en retour, mais une "récompense" excessive devient non seulement injuste, mais aussi une source de corruption et un danger avéré pour la démocratie.

Les énormes fortunes amassées à titre privé ne ruissellent pas sur la population laborieuse ou sur les chômeurs, mais elles peuvent très aisément arroser les politiciens, les économistes et les représentants des media peu scrupuleux, trop heureux de ramasser quelques miettes de ce butin. Il y a beaucoup de Bettencourt en France, et cela me fait rigoler quand on évoque la corruption au Brésil ou en Russie: est-on vraiment certain qu'elle soit moindre en France? Les marchés publics sont peut-être maintenant bien surveillés, grâce aux règlements européens, mais qui peut vérifier si une (petite) part des salaires et bonus astronomiques des grands patrons ou des dividendes des grands actionnaires n'est pas utilisée pour arroser directement leurs séides, leurs valets et leurs thuriféraires? Après tout ce n'est pas de l'argent public, c'est de l'argent privé...

La corruption serait à la limite supportable si ce n'était qu'une affaire d'argent. Malheureusement c'est un danger mortel pour la démocratie, qui se voit ainsi transformée en oligarchie n'existant plus que pour favoriser les intérêts de quelques uns, les plus riches. L'impôt sur la fortune, qui représentait un début de contrôle, est maintenant supprimé en France, alors que notre pays montrait à tous la voie à suivre. 

Autant la nocivité du Grand capital est évidente, autant il faut être plus prudent vis à vis du Petit capital, qui constitue une source d'énergie essentielle pour l'économie telle qu'elle existe actuellement. 

Question à suivre...

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Liberté d'expression

16/12/2017

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En tant qu’individu attaché au progrès et à la liberté, je suis très inquier devant les atteintes la liberté d'expression auxquels on assiste actuellement. La liberté de pensée et d'expression est le fondement du progrès humain et constitue un droit humain absolu ; perdre cette liberté, ce serait retourner à l'ignorance du moyen-âge.
Personne n’a le droit d’imposer à une autre personne ce qu'elle peut penser ou dire.
Pour que cette liberté de penser existe, il faut faire la différence entre les paroles et les actions et prêter particulièrement attention à ne pas réduire les droits de la satire politique et de la comédie, même de mauvaise qualité ou de mauvais goût.
Ainsi, doit-on dire « traite négrière », « traite des noirs », ou encore « commerce du bois d’ébène » comme disait la bourgeoisie bordelaise bien-pensante, déjà à l’époque « politiquement correcte » ? En effet, ceux qui se livraient à ce commerce étaient mal considérés, mais cela rapportait gros. De même, faut-il expurger les albums de Tintin de toutes leurs allusions pouvant être interprétées comme racistes à l’égard des noirs, des juifs et des arabes (sans oublier d’ailleurs les portugais et les grecs) ? Si l'on tient vraiment à certains principes universels de tolérance et à une société exempte de préjugés, prononcer le mot « nègre » demeure acceptable dans des cas bien précis. Prohiber totalement l’usage de ce mot, ce serait accepter de vivre dans une société totalitaire. Nous ne devons pas nous détourner de la vérité historique. Parler librement de la race y compris d'une manière satirique délibérément choquante favorise l’exercice de la pensée libre, et contribue à ce que des formes plus extrêmes de violence raciale ne se produisent plus.
C’est pour ces raisons que je suis très inquiet devant le risque que Dieudonné soit mis hors la loi. Que des adeptes de certaine religion protestent, c’est leur droit, mais la justice ne doit pas museler la liberté d’expression ni des uns ni des autres.
Il est très important de pouvoir exprimer franchement et en termes colorés son point de vue sur les religions, même quand celles-ci ont pour certains de leurs adeptes un contenu émotionnel aussi fort que l’appartenance à une race. En effet, la foi ainsi que les mythes et les rites associés à toute religion sont inculqués dès la petite enfance, et l’individu religieux refuse de libérer ses pensées pour considérer le monde autrement. Le croyant doit cependant apprendre à ne pas réagir par la violence physique devant ceux qui pensent et disent qu’Abraham et Mahomet étaient des bédouins lubriques et des affairistes. La liberté de blasphème doit être totale. D’ailleurs, n’a-t-on pas insulté souvent aussi les communistes, dont certains ont été et sont encore très attachés à leurs principes ?
L'islam est de toute évidence une religion médiévale violente et fruste, incompatible avec l'humanité moderne. Pourtant, en tant qu'athée, je pense à peu près la même chose du christianisme, du judaïsme, de l'hindouisme et de toute foi en une divinité quelconque qui utilise le mythe et la violence pour dominer nos vies en invoquant la volonté d’entités imaginaires. C'est la pollution divine. Peut-être cependant un jour une religion sans dieux viendra-t-elle à exister ? Ce fut le rêve d’Auguste Comte.
En résumé, l'utilisation de mots répugnants et émotionnellement chargés doit rester rare. Elle doit être réservée à des contextes appropriés limités, comme la satire ou les discussions historiques, mais ne doit pas être interdite. La liberté d'expression, c’est aussi la liberté de parler. Même des extrémistes comme Madame Le Pen ont le droit de dire ce qu'ils veulent ; on a aussi le droit de les ignorer. Si je ne reconnais pas le droit des autres à parler comme ils l’entendent, comment pourrais-je légitimement demander la réciproque ?

P.S.; Ces réflexions sont inspirées d'un billet en anglais paru sur www.ecointernet.org 

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Le positivisme à Rio de Janeiro

10/12/2017

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Je m’y suis rendu non pas à genoux, comme l'aurait fait un véritable pélerin, mais à pied, depuis  le quartier de Botafogo,  un dimanche matin pour arriver à la cérémonie de 10 heures. Ceci m’a pris environ une heure, en suivant  l’aterro de Flamengo (le remblai qui a été fait dans les années 60 pour élargir la plage et les routes qui la longent), puis en traversant Laranjeiras et le Largo do Machado. Cependant on y arrive plus rapidement par le métro, en descendant à la station Gloria. Il suffit ensuite de remonter la rue Benjamin Constant jusqu’au numéro 74.
 
La façade de l'Église positiviste de Rio de Janeiro est celle d’un temple grec; il m’a été confirmé qu’elle est inspirée du Parthénon. Ceci m’a rappelé Ernest Renan devant l’Acropole, et sa prière à la déesse Athéna, personnification de la Raison. La superstition l’a pourtant emporté pendant plus de dix siècles, à la suite des menées de l’apôtre Saint Paul, qui passa aussi par Athènes en son temps.
 
Les adeptes de l’Eglise positiviste étaient au nombre de quatre à mon arrivée, installés sur des bancs en bois sous le périptère et sirotant tranquillement leur café dans des gobelets en plastique. Les hommes étaient en bermuda comme tous les cariocas le dimanche matin:  une tenue bien plus confortable par cette température que le blue jeans que je portais, mais que j’avais jugé plus décent de revêtir pour entrer dans une église.
 
Cette petite assemblée me reçut fort courtoisement et sans façons. Moyenne d’âge 70 ans environ, si l’on excepte une dame d’une quarantaine d’années. Celle-ci s’est présentée comme la fille du président de la fondation, Danton Voltaire Pereira de Souza, malheureusement retenu ce jour-là par d’autres obligations à Teresopolis. Elle s’est étendue sur l’histoire du positivisme, et m’a rappelé quelques faits importants de la vie d’Auguste Comte et de la diffusion ultérieure de sa pensée au Brésil. La République fut instituée en 1891, sur la base des idées prônées par Auguste Comte de séparation de l’église et de l’Etat et de respect des libertés individuelles. C’est alors que fut adopté le drapeau de la nouvelle république, portant la devise d’Auguste Comte : “Ordem e progresso” (Ordre et progrès).
 
Mes interlocuteurs ont fortement insisté sur l’importance de l’amour dans cette religion nouvelle, bien que ce mot n’apparaisse pas sur le drapeau brésilien. Ils m’ont confirmé qu’il s’agit bien d’une religion sans divinité, fondée sur le principe d’humanité. Au delà de l’humanité, cette doctrine s’adresse à la terre entière, présentée comme le “grand fétiche”. Ceci peut sans doute inclure la Nature et notre environnement. Ce grand fétiche n’est pas un dieu : il semblerait qu’il s’agisse simplement d’un moyen pour focaliser l’attention des masses qui ressentent le besoin de révérer quelque chose de concret.
 
Il m’a ensuite été permis de pénétrer dans la nef du Temple, mais de moins d’un mètre : le toit s’est effondré sous la morsure des cupims (termites) et il eût été risqué d’avancer davantage. Une demande de subvention est en cours auprès de l’Etat pour restaurer ce monument historique. Les sculptures représentant les apôtres de l’humanité ont été retirées de leurs niches et mises à l’abri.
 
A l’entrée du Temple, une rosace au sol indique les points cardinaux et la direction de Paris, le lieu saint, la Mecque du positivisme : 38° vers le Nord-Est. Je me suis promis de visiter la maison d’Auguste Comte et l’église positiviste de France à mon retour dans ma patrie, quand j’aurai parcouru ce chemin.
 
Voici donc ce que j’ai pu trouver à Rio de l’Eglise positiviste. Le système d’Auguste Comte contient sans doute quelques aspects qui prêteraient aujourd’hui à sourire ou pourraient susciter des réserves, comme le principe du “grand fétiche” ou son système politique provisoire se rapprochant par certains aspects du fascisme, même s’il insiste fortement sur la liberté de pensée. Mes aimables interlocuteurs m’ont malgré tout semblé tenir à tous les aspects de cette doctrine qui date de la première moitié du XIX siècle. Ils m’ont persuadé d’acheter un opuscule intitulé La dictature Républicaine, d’après Auguste Comte par Jorge Lagarrigue, Fonds Typographique “Auguste Comte”, rue do Carmo 19, Rio de Janeiro, janvier 1937. L’analyse de cet ouvrage, qui commence par un appel et des recommandations au général Boulanger, est en cours.
 
Mais c’est assurément à tort que la pensée d’Auguste Comte, le fondateur incontesté de la sociologie, est aujourd’hui méprisée, ou plutôt ignorée et tenue pour désuète. Les esprits ont en effet été depuis mobilisés par l’utilitarisme anglo-saxon et par les divagations fumeuses de la philosophie allemande, dans la lignée de Platon que Comte tient d’ailleurs en peu d’estime et qualifie de “pseudo philosophe”. Peut-être suffirait-il d’un peu de dépoussiérage, et de prendre en compte les découvertes ultérieures de Schopenhauer, de Darwin, de Marx, de la physique et de la biologie modernes pour que le système d’Auguste Comte devienne à nouveau d’actualité et répande sa lumière sur le monde. Ceci mériterait une réflexion plus approfondie.

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    Auteur

    Marc Gillet

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