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Un mythe pour le millénaire

Comment agir suivant notre nature

Les bassines, de l'écologie politique

1/11/2022

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​Les écologistes ne peuvent plus agiter l'épouvantail du nucléaire en ce moment, puisqu'à la suite de leur activisme de ces dernières décennies nous sommes maintenant en passe de manquer d'électricité cet hiver, à cause du manque d'investissement et d'entretien dans ce domaine ces dernières années. Il leur faut d'autres épouvantails pour effrayer et mobiliser le bon peuple. Peu importe que les bassines soient un vrai sujet ou pas, il y a du pour et du contre. Si la présence des bassines est locale et visible, on n'est pas même certains si on en croit le BRGM que leurs impacts soient nécessairement négatifs. En tout cas la présence des bassines ne risque pas de conduire à une catastrophe nationale comme cela a été le cas pour l'opposition au nucléaire. C'est typiquement une attitude politicienne, alors que l'écologie devrait conserver sa pureté d'intention en se fixant des objectifs beaucoup plus élevés.

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Démographie et damnation

1/10/2022

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Une idée m'est venue en relisant le Nouveau Testament. Comme je n'ai pas vu cette idée circuler jusqu'à présent, je la partage. Qu'en pensez-vous? 

Il s'agit d'une parabole dans l'évangile de Saint Mathieu, 22:

Jésus, prenant la parole, leur parla de nouveau en parabole, et il dit:
Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils.
Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces; mais ils ne voulurent pas venir.
Il envoya encore d'autres serviteurs, en disant: Dites aux conviés: Voici, j'ai préparé mon festin; mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces.
Mais, sans s'inquiéter de l'invitation, ils s'en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son trafic; et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent.
Le roi fut irrité; il envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs: Les noces sont prêtes; mais les conviés n'en étaient pas dignes. Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez.
Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives.
Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n'avait pas revêtu un habit de noces. Il lui dit: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces? Cet homme eut la bouche fermée.
Alors le roi dit aux serviteurs: Liez lui les pieds et les mains, et jetez le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.



Les textes théologiques que j'ai pu consulter ne donnent pas les pourcentages de ceux qui seront sauvés et de ceux qui se retrouveront en enfer, les évaluations statistiques étaient semble-t-il peu répandues à l'époque de Jésus. On peut cependant déduire de cette parabole que le nombre des damnés serait très largement prépondérant, au moins 99 % d'entre nous.

Dans ces conditions, comment un bon chrétien peut-il accepter de procréer, sachant que ses rejetons devront non seulement traverser cette vallée de larmes, mais seront en outre très probablement damnés pour l'éternité ? N'est-ce pas également le cas pour l'Islam ? Dans cette situation, comment les autorités religieuses peuvent elles encourager la procréation ?

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April 27th, 2022

27/4/2022

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Il est trop tard pour les prochaines décennies, il faut préparer la suite !

31/1/2022

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​Nous n’échapperons pas à 40 années très difficiles, l’éclaircie ne pourra venir qu’après. Les plus anciens d’entre nous ont connu les « trente glorieuses », qui n’ont pas été heureuses pour tous, mais ont été marquées par une forte croissance économique entre 1945 et 1975. Dans les décennies qui ont suivi, nous nous sommes rendu compte que beaucoup de choses commençaient à aller de travers, mais les idéologies productivistes se sont imposées. N’ayant pas su réagir à temps, nous sommes partis aujourd’hui pour quarante années difficiles, pour ne pas dire quarante ans de malheur. Nous ne pouvons pas y changer grand-chose, et nous allons devoir faire le gros dos, mais nous pouvons préparer des années plus heureuses au-delà de 2060, à condition de nous en occuper dès maintenant.

L’accès aux ressources naturelles inquiète sérieusement les responsables politiques, qui constatent l’augmentation des prix des matières premières et les difficultés pour obtenir certaines d’entre elles. Les prix du pétrole, du gaz, du charbon et de l’électricité ont fortement augmenté. C’est aussi le cas pour les métaux nécessaires aux composants électroniques, et même pour le blé. De nombreux français n’ont plus les moyens de se chauffer convenablement ni d’utiliser leur voiture. Les produits d’alimentation bio ne sont pas accessibles à tous. Et les populations des pays en développement sont dans une situation encore pire. La Chine s’efforce d’obtenir des terres et des ressources naturelles de l’Afrique, la Russie et les pays pétroliers à tirer le maximum de profit de leurs gisements de combustibles fossiles.

A cela s’ajoute la crise de la biodiversité, qui est aggravée par le changement climatique, mais est surtout attribuable à la conversion des milieux, aux prélèvements excessifs, aux pollutions et aux déplacements d’espèces envahissantes[1].

Par ailleurs, la dégradation des sols s’accentue. Sur les 33 millions de km2 de terres arables existant sur la planète, seulement 15 millions sont effectivement cultivés (dont bientôt 3 millions irrigués). Il reste donc 18 millions en réserve dont 14 dans les pays du Sud. Cependant, les terres cultivables constituent une ressource en constante diminution à cause de la croissance démographique et des dégradations diverses dont elles sont l’objet : 2 hectares de terre étaient disponibles par habitant en 1900 dans le monde contre moins de 0,5 hectare en 2010[2]. Le National Intelligence Council américain[3] précise dans son rapport de prospective paru en 2017 que « plus du tiers du sol mondial, qui produit 95% de l'approvisionnement alimentaire mondial, est actuellement dégradé, et cette fraction augmentera probablement à mesure que la population mondiale augmentera. La dégradation des sols - la perte de productivité des sols due à des changements principalement induits par l'homme - progresse déjà à des taux jusqu'à 40 fois plus rapides que la formation de nouveaux sols ». A cela s’ajoute le coût croissant des engrais, qui dépend fortement du prix du gaz.

Or les besoins en ressources naturelles, en terres cultivables et en matières premières sont en pratique proportionnels au nombre d’humains, même s’ils dépendent fortement de leur mode de vie. Les riches pris individuellement consomment certes davantage de ressources naturelles et émettent plus de gaz à effet de serre que les pauvres, mais le rapport entre les émissions de deux individus représentatifs de ces catégories sociales est en France seulement de l’ordre de 2[4]. Supprimer les riches ne règlerait donc pas la question de l’insuffisance des ressources naturelles ni des émissions de l’effet de serre, d’autant plus qu’ils sont très minoritaires.
Les stocks en ressources naturelles étant en diminution, la compétition pour y accéder est déjà en cours et ne pourra que s’exacerber. Les Etats, qu’ils soient démocratiques ou non, s’efforcent d’augmenter leur PIB, afin d’éviter la baisse des niveaux de vie de leurs populations, source potentielle d’émeutes et à des révoltes, mais ils continuent généralement à encourager la natalité. Ils portent peu d’attention au revenu par habitant, et notamment celui des plus pauvres. Pourtant rien n’interdit mathématiquement que le revenu par habitant des classes les plus défavorisées s’améliore dans un contexte de diminution du PIB et de décroissance de la population.

Sans reprendre ici la liste des outrages infligés par l'homme à la nature, il semble que les pénuries en ressources naturelles pourraient mettre la stabilité mondiale en danger bien avant que les effets du réchauffement climatique n’apparaissent comme réellement catastrophiques au niveau planétaire. Ceux-ci sont encore peu sensibles aujourd’hui, et ne deviendront réellement graves que dans quelques décennies. Nos dirigeants le savent très bien, mais l’évocation de ce que seront dans quelques décennies les dommages du réchauffement climatique permet d’éviter un débat difficile sur la raréfaction des ressources naturelles, sur les inégalités sociales et sur la surpopulation, qui sont des sujets explosifs.

Tout en utilisant bien sûr dès à présent les autres moyens disponibles pour réduire notre empreinte écologique, il ne faut pas se leurrer : une diminution importante de la population mondiale est indispensable pour conjurer, à terme, à la fois la menace de la limitation des ressources naturelles et celle du changement climatique, et permettre aux humains de vivre à l’aise sur ce petit globe. Puisqu’il n’est pas moralement envisageable de réduire la population par élimination, la seule approche possible est de diminuer le nombre de naissances. Les premiers intéressés, c’est-à-dire les bébés à naître, ne s’en plaindront pas, puisque personne ne demande à venir au monde tant qu’il n’a pas été conçu. Dans ces conditions, et si l’on en croît les projections de L’ONU et du GIEC, le début de la décroissance de l’effectif humain pourrait intervenir vers 2060. D’ici-là, les conditions de vie de la grande majorité des humains ne pourra que continuer à se dégrader sous l’effet de la surpopulation.

Le groupe de travail III du GIEC base actuellement ses évaluations économiques sur cinq scénarios démographiques pour le XXIème siècle[5], représentés sur la Figure 1. Ces scénarios recouvrent un éventail très proche de celui des projections publiées en 2019 par les Nations Unies[6], et s’appuient sur des hypothèses détaillées sur l’évolution future des relations internationales, le développement technique et la mise en œuvre de principes de développement durable.


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Ce sont surtout les deux scénarios SSP1 et SSP5 du GIEC qui conduisent à une décroissance importante de la population après 2060, se situant à peu près au niveau de 2010.  Ces deux scénarios apparaissent alignés avec les visions politiques généralement mises en avant par l’Union Européenne et certaines ONG, d’une part, et par les Etats-Unis et certains industriels, d’autre part. Il s’agit dans le premier cas, celui du SSP1, d’un développement « durable », et dans le second cas, le SSP5, d’un développement basé sur les combustibles fossiles.

La projection la plus optimiste du GIEC, notée SSP1 en bleu foncé sur la figure, est très proche de l’hypothèse basse présentée par l’ONU en 2019, qui aboutit en 2100 à environ 7 milliards d’humains, un peu en dessous de l’effectif actuel. Il n’en reste pas moins que même dans ce cas, avec une population humaine de l’ordre de 8 milliards d’habitants en moyenne d’ici au moment où la population commencera à décroître, vers 2060, le saccage des ressources naturelles se sera poursuivi au même rythme qu’aujourd’hui, avec les privations et les conflits qui en découleront. Que restera t-il en 2060 des ressources naturelles terrestres dans de telles conditions, quand elles auront été grignotées pendant quarante ans par 8 milliards d’humains, même avec des efforts conséquents en matière de réduction de l’empreinte écologique ?

Le scénario le plus pessimiste (SSP3, en rouge), qui conduit en 2100 à une population mondiale de 12,6 milliards d’âmes, correspond à un monde « fragmenté » et moins mondialisé, avec des rivalités fortes entre pays et entre régions.

On peut se demander pourquoi les très nombreux experts en démographie mobilisés par le GIEC ont décidé que la croissance de la population serait plus forte dans un monde « fragmenté ». En effet beaucoup de pays actuellement situés au ban de la communauté internationale présentent des indices de fécondité plutôt bas : 1,6 enfant par femme pour Cuba, 1,9 pour la Corée du Nord, 2,1 pour l’Iran, 2,3 pour le Venezuela, 1,4 pour la Serbie, … Sans doute fallait il dans la panoplie un scénario menant à des émissions de gaz à effet de serre très élevées, ce qu’il est facile à obtenir avec une très forte croissance de la population. Ce scénario peut aussi apparaître comme le moins politiquement correct, puisqu’il fait l’hypothèse d’un recul de la mondialisation et d’un développement non durable.

Pour les experts en démographie, les données disponibles indiquent que la fécondité future et donc la croissance démographique sont déterminées principalement par le niveau d’éducation, qui influence à la fois la mortalité et la natalité. Ces données indiquent en effet que pour pratiquement toutes les populations la fertilité féminine a décru quand le niveau d’éducation s’élevait. De même, il a été constaté empiriquement que la croissance économique est principalement déterminée par le niveau d’éducation des personnes en âge de travailler. Pour les auteurs des scénarios du GIEC, l’éducation est censée progresser davantage dans les sociétés mondialisées (scénarios SSP1 et SSP5) que dans les sociétés plus fragmentées (scénarios SSP3 et SSP4), ce qui conduit aux résultats de la Figure 1. Les scénarios font aussi souvent l’hypothèse d’une convergence générale des revenus par habitant, mais ceci constituerait un autre sujet de réflexion.

Toutefois, quelles que soient les motivations politiques qui ont pu conduire à la définition des scénarios démographiques, les experts en population du GIEC et de l’ONU s’accordent sur la possibilité d’une décroissance de la population mondiale à partir de 2060 environ. C’est là une bonne nouvelle pour la fin du siècle, même si cette décroissance reste encore trop faible pour rééquilibrer les relations entre l’homme et la nature.
En conclusion, après les décennies d’interrogations et d’inaction politique que nous avons vécues au sujet du développement durable, nous nous rendons compte aujourd’hui que nous avons beaucoup trop tardé non seulement à prendre des mesures pour protéger les ressources naturelles et le climat, mais surtout que si la question démographique avait été traitée au long des quarante années passées, nous serions aujourd’hui dans une situation bien meilleure, et peut-être tirés d’affaire avant la fin du siècle. Ceci démontre amplement l’urgence d’aborder ce problème dès maintenant.
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Nous avons devant nous quarante années très dures à cause en grande partie de la surpopulation, en espérant malgré tout que les guerres et l’anarchie générale soient évitées et les liens sociaux conservés. Mais il est indispensable pour espérer une amélioration avant la fin du siècle que des mesures draconiennes soient prises rapidement pour diminuer la population mondiale, tout en offrant à ceux qui sont déjà de ce monde des conditions de vie aussi acceptables que possible. Plus nous repousserons la décroissance démographique, plus tard nous retrouverons un monde habitable. En espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard pour éviter des décennies de guerres, d’anarchie et de génocides.
 
  


[1] EXPERT INPUT TO THE POST-2020 GLOBAL BIODIVERSITY FRAMEWORK: TRANSFORMATIVE ACTIONS ON ALL DRIVERS OF BIODIVERSITY LOSS ARE
URGENTLY REQUIRED TO ACHIEVE THE GLOBAL GOALS BY 2050 - CBD/WG2020/3/INF/11, CBD/SBSTTA/24/INF/31, 14 January 2022

[2] https://planet-vie.ens.fr/thematiques/ecologie/gestion-de-l-environnement-pollution/la-degradation-des-sols-en-france-et-dans#:~:text=Les%20principales%20causes%20de%20d%C3%A9gradation,les%20pratiques%20agricoles%20et%20environnementales.

[3] National Intelligence Council : Global Trends, Paradox of progress, January 2017, NIC 2017-001, ISBN 978-0-16-093614-2

[4] Paul Malliet, 2020, « L'empreinte carbone des ménages français et les effets redistributifs d'une fiscalité carbone aux frontières », OFCE Policy brief 62, 8 janvier.

[5] KC, S., Lutz, W., 2017 : The human core of the Shared Socioeconomic Pathways : population scenarios by age, sex and level of education for all countries to 2100. Global Environ. Change, Volume 42, January 2017, Pages 181-192.

[6] https://population.un.org/wpp/Graphs/Probabilistic/POP/TOT/900

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Pourquoi le GIEC n'évaluera pas l'intérêt de mesures de diminution de la natalité pour combattre le réchauffement climatique

10/12/2021

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Depuis son premier rapport d’évaluation publié en 1990, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) présente des descriptions de ce que pourraient être les changements climatiques, leurs causes et leurs conséquences, généralement jusqu’à l’année 2100, sous forme de scénarios, c’est-à-dire de courbes illustrant l’évolution en fonction du temps de tel ou tel paramètre, comme les émissions de gaz carbonique ou la température moyenne à la surface du Globe.
A partir de quelques hypothèses qualitatives, décrivant les principales caractéristiques démographiques et socioéconomiques possibles du monde futur, des modèles macroéconomiques, dits modèles d'évaluation intégrée (MEI) peuvent calculer divers scénarios d’évolution des émissions de gaz à effet de serre en fonction du temps, ainsi que d’autres paramètres influant sur le climat, comme l’utilisation des sols et la pollution atmosphérique[1]. Les modèles globaux de simulation du climat, qui reproduisent le comportement de l’atmosphère et des océans, peuvent déduire de ces émissions le niveau de réchauffement global et un grand nombre de conséquences locales.
La première partie du sixième rapport d'évaluation du GIEC, sur les aspects scientifiques du changement climatique, a été présentée en août 2021. En mars 2022, le GIEC présentera la partie relative à l'atténuation de l'effet de serre, qui analyse l’efficacité de différentes politiques et mesures susceptibles de freiner le réchauffement climatique. Mais comme ce fut le cas pour les cycles d’évaluation précédents, on s'attend à ce qu’aucune évaluation ne soit faite de l’intérêt pour le climat des mesures susceptibles de ralentir la croissance démographique dans le monde.
En effet, les centaines de modèles socioéconomiques de type MEI utilisés pour évaluer les politiques et mesures d'atténuation du changement climatique, qui ont été développés par la "communauté" d'économistes en lien avec le GIEC, et surtout avec le Groupe de travail 3 du GIEC qui est spécifiquement chargé de ces questions, sont basés sur cinq profils d'évolution démographique convenus à l'avance, associés aux cinq familles de scénarios socioéconomiques qui décrivent des futurs possibles. Ces cinq scénarios démographiques ont été établis par le centre Wittgenstein situé en Autriche[2], qui a consulté plus de 550 experts sur le sujet. Ils sont identifiés par le nom de la famille de scénarios socioéconomiques (dits Shared Socioeconomic Pathways) à laquelle ils correspondent, soit SSP1 à SSP5, dont les grandes caractéristiques apparaissent dans le Tableau 1. Ceux-ci vont d’un scénario « développement durable » SSP1 très respectueux de l’environnement et du progrès social, présentant un profil d’émissions très modéré, à deux scénarios présentant de forts profils d’émissions, le scénario SSP3 correspondant à un monde fragmenté et le scénario SSP5, à un marché totalement mondialisé et faisant appel à une utilisation décomplexée des combustibles fossiles.
​
Les scénarios démographiques à la base des scénarios SSP, représentés Figure 1, sont accessibles à tous les publics. Ils sont très détaillés, puisqu’ils sont produits quantitativement pour 195 pays, les populations étant classées selon l’âge, le sexe et le niveau d’éducation.

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.L’éventail des possibilités de croissance démographique couvert par les SSP est bien plus large que celui des projections publiées en 2019 par les Nations Unies, qui se situent en 2100 entre 9,5 et 12,5 milliards d’habitants. Ce sont surtout les deux scénarios SSP1 et SSP5 qui sortent des estimations faites par l’ONU, avec une population très inférieure en 2100, se situant à peu près au niveau de 2010.  Ces deux scénarios apparaissent tout à fait en ligne avec les visions politiques généralement mises en avant respectivement par l’Union Européenne et certaines ONG, d’une part, et par les Etats-Unis, d’autre part.

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​La fécondité future et donc la croissance démographique sont déterminées principalement par le niveau d’éducation, qui influence à la fois la mortalité et la natalité. Les données empiriques disponibles indiquent en effet que pour pratiquement toutes les populations la fertilité féminine décroît quand le niveau d’éducation s’élève. De même, il a été établi empiriquement que la croissance économique est principalement déterminée par le niveau d’éducation des personnes en âge de travailler. Pour les auteurs des scénarios, l’éducation est censée progresser davantage dans les sociétés mondialisées (canevas SSP1 et SSP5) que dans les sociétés plus fragmentées (canevas SSP3 et SSP4), ce qui conduit aux résultats de la Figure 1. Les scénarios font aussi souvent l’hypothèse d’une convergence générale des revenus par habitant, mais ceci constituerait un autre sujet de réflexion.
Le GIEC émet par ailleurs des hypothèses sur le degré d’urbanisation et sur l’occupation des sols, qui peuvent varier fortement selon les scénarios. Par exemple, dans le cas du scénario SSP3, on arriverait en 2100 à une perte de surface forestière et d’autres milieux naturels de près de 1.100 millions d’hectares au total, avec une extension des terres cultivées de près de 800 millions d’hectares, la différence correspondant à l’augmentation des superficies pâturées. Cette particularité du SSP3 est attribuée principalement à l’accroissement de la population propre à ce scénario et à sa présence importante dans les campagnes, ainsi qu’à son faible niveau d’éducation. Dans le cas du scénario « durable » SSP1, au contraire, la surface forestière et naturelle s’accroîtrait d’environ 700 millions d’hectares, avec un maintien des surfaces cultivées au niveau actuel, grâce à une forte productivité agricole, et une diminution des surfaces pâturées de près de 800 millions d’hectares grâce à une population très inférieure (6,9 milliards d’habitants au lieu de 12,6), des régimes alimentaires « sains », un moindre gaspillage de la nourriture et une meilleure productivité agricole. Les autres scénarios, y compris le scénario hypermondialisé et technologique SSP5, conservent grosso modo la répartition actuelle des terres.
Les hypothèses sur la démographie ont été élaborées sur la base de consensus d’experts issus des milieux académiques, gouvernementaux et associatifs, qui se sont assurés de leur cohérence avec les publications relevant des sciences sociales et économiques. Les écoles de pensée dominantes dans ces milieux pourraient s’avérer surreprésentées dans ces consensus. On peut donc se poser légitimement des questions sur la possibilité de voir des évolutions non prévues se produire dans la réalité.
Les hypothèses conduisant à des croissances démographiques aussi différentes d’un scénario à l’autre peuvent poser question. Mais un autre point important, et rarement mis en avant, est que les données démographiques sont traitées par les modélisations socioéconomiques dites MEI comme des données « exogènes », c’est à dire fixées a priori. Le GIEC n’a donc pas évalué les possibilités de réduction des émissions qui résulteraient d’une évolution démographique plus réduite due à des mesures comme l’encouragement au contrôle des naissances, la suppression des incitations à la procréation ou l’amélioration des régimes de pensions de retraite.
Au vu des projections (Figure 1) adoptées par les 550 experts en démographie mentionnés ci-dessus, il ne serait pas irréaliste de voir la population mondiale atteindre un maximum un peu en dessous de 9 milliards d’habitants vers 2050-2060, ce qui représenterait près de 1 milliard d’habitants en moins que ce que prévoit l’ONU en moyenne. Considéré proportionnellement, cela pourrait signifier une réduction de 10% des émissions de GES par an. En 2100, la différence entre le scénario SSP1 et la projection moyenne de l’ONU pourrait-être beaucoup plus importante, de l’ordre de 4 milliards d’habitants. Si les gains en émissions et en occupation des sols liés à une réduction du nombre de naissances seraient faibles au début, ils deviendraient significatifs dès 2040-2050, pour croître ensuite et devenir considérables avant la fin du siècle.
Des études récentes indiquent qu’une diminution du taux d’accroissement de la population pourrait en outre avoir un effet positif sur le PIB par habitant, tout en réduisant les émissions de GES, et suggèrent de prendre en compte les politiques de contrôle des naissances parmi les politiques d’atténuation. Il semble donc que la définition partagée des politiques et mesures d’atténuation continue à faire l’objet d’un débat parmi les experts.
On pourra trouver des exemples de politiques et mesures susceptibles d’agir sur la population sur le site de l’ONG Démographie responsable[1]. Il s’agit notamment du développement de l’éducation des femmes, de la réduction des allocations familiales et des avantages aux familles nombreuses, de la prise en charge sociale de la contraception et des interruptions de grossesse, etc. D’autres possibilités pourraient aussi être considérées, comme le développement de régimes de retraite fiables. Si la natalité dépend beaucoup de l’éducation des femmes, elle dépend aussi de la vision de l’avenir qu’a tout individu ; quand une pension de retraite décente est garantie par la société, il n’est plus nécessaire de faire appel à ses enfants pour subvenir à ses besoins.
Certaines données présentées ici indiquent qu’une diminution rapide dès aujourd’hui du nombre de naissances pourrait avoir des effets très positifs sur l’évolution du climat à partir de la deuxième moitié du présent siècle, c’est-à-dire dans 30-40 ans. Or, dans les scénarios actuels du GIEC, les hypothèses démographiques sont définies par consensus d’experts. Ceux-ci s’appuient sur des relations statistiques entre mondialisation, augmentation du PIB par habitant, éducation des femmes et baisse de la natalité. Mais par la suite la courbe démographique est utilisée dans chaque scénario comme une donnée exogène fixée au départ. Il apparaît donc que les politiques et mesures susceptibles d’être appliquées dans le domaine de la démographie ne sont pas évaluées ni par les modèles MEI et ni par le GIEC. Comme l’indique son nom, le GIEC est un groupe intergouvernemental, et la plupart des gouvernements attendent tout naturellement qu’il réponde aux questions qu’ils posent, sans s’égarer sur d’autre sujets. Or la démographie est souvent considérée comme une question potentiellement explosive pour l’ordre intérieur comme pour l’ordre international. C’est sans aucun doute pour cette raison que de nombreux gouvernements sont susceptibles de ne pas souhaiter que la possibilité d’agir sur la démographie soit examinée par le GIEC.
Peut-être le Groupe III dans son 6ème rapport d’évaluation apportera-t-il des éléments nouveaux sur les questions que nous évoquons ici.
Pour plus d’informations et des références plus détaillées, le lecteur intéressé pourra se reporter au site Internet de l’Encyclopédie du développement durable http://encyclopedie-dd.org/encyclopedie/neige-neige-gouvernance-neige/2-2-les-milieux-naturels/reflexions-sur-le-sens-a-donner.html


[1] https://www.demographie-responsable.org/

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A mes amis révolutionnaires

12/10/2019

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    Je m'adresse ici à ceux qui ont espéré le grand soir, qui ont cru en la révolution, et qui ne voient toujours rien venir. Les communistes convaincus, staliniens, trotskistes, maoïstes, qui ont perdu espoir sont innombrables, et beaucoup ont fini par se laisser gagner par les idéologies bourgeoises, par la pseudo-science économique professée dans la plupart des universités, ou se sont repliés dans une attitude individualiste.
     La dernière révolution réussie est la révolution populaire chinoise, qui a tout de même fait rage pendant plusieurs décennies avant de triompher en 1945, voici plus de 70 ans. Depuis, toutes les révolutions ont été écrasées, même quand elles étaient non violentes, en Espagne en 1936-1939, en Indonésie en 1965-1966, au Chili en 1973 et, chez nous, avec Mai 68 et les gilets jaunes en 2019. On peut sans doute excepter Cuba et le Vietnam de cette succession d'échecs, mais ce n'est peut-être que provisoire. Les régimes progressistes du  Venezuela et de l'Equateur sur le point d'être étouffés par le Grand Kapital. En outre, de nombreux pays qui avaient réussi leur révolution, en premier lieu l'URSS, sont revenus à un système capitaliste.
     Les révolutionnaires estiment que la violence utilisée pour leurs desseins, c'est à dire pour la libération des classes populaires, est légitime, parce qu'elle ne fait que répondre à la violence systématique des classes possédantes. Il faut relire les Réflexions sur la violence, où Georges Sorel théorise et justifie cette attitude, comme l'ont fait la plupart de ses prédécesseurs et ses successeurs marxistes. Cet ouvrage passionnant est malheureusement trop peu connu aujourd'hui, sans doute en grande partie sous l'action des forces réactionnaires  qui s'opposent à la violence populaire, en justifient du même coup la violence de l'exploitation capitaliste et de ses chiens de garde.
     La violence populaire est juste, quoi qu'en disent ses détracteurs, mais peut-elle encore aboutir concrètement par les temps qui courent ? Est-ce encore un mode d'action révolutionnaire viable, susceptible de conduire à une société moins cruelle pour les plus démunis, et permettant à chacun de de vivre dignement, de jouir d'un maximum de liberté et de développer ses capacités ? La violence généralisée, même en supposant qu'elle soit possible, n'est certainement plus souhaitable aujourd'hui comme elle a pu l'être hier; d'autres formes de violence, nécessaires, sont à inventer. Cette question se pose en raison du développement de la mondialisation, de l'urbanisation et de l'interconnexion croissantes des individus et des entreprises.
   La violence policière et l'accroissement des mesures de répression constituent certes le premier obstacle à toute révolution. Les moyens des "forces de l'ordre" ont beaucoup progressé et continueront sans aucun doute à s'accroître avec les technologies de l'information. Toutefois les moyens accessibles aux révolutionnaires croissent également, dans des proportions comparables, si bien que le rapport de forces n'est peut-être pas si différent qu'il l'était il y a un ou deux siècles. Par ailleurs, la pression internationale et les possibilités de blocus ou d'interventionnisme de l'étranger ont toujours existé. Si une révolution survient dans un pays, certains produits fabriqués à l'étranger ne pourront plus être importés sous l'effet des restrictions à l'exportation décidées par les pays étrangers opposés à la révolution. C'est ainsi que lors de la révolution française on s'est aperçu qu'il n'existait pas d'industrie de fabrication de lames d'épées dans le pays. Sous l'ancien régime, les lames venaient toutes de Tolède, où les artisans avaient sans doute acquis un savoir faire et un avantage compétitif tel qu'il revenait moins cher d'importer ces armes d'Espagne que de les forger en France. Il a donc fallu réapprendre à forger des lames solides en France pour équiper les armées révolutionnaires. De la même façon, la politique de bombardement largement pratiquée aujourd'hui par les Etats-unis est très dissuasive . Elle a été fréquemment utilisée par les puissances occidentales, depuis l'attaque du sultanat d'Oman par les caravelles d'Albuquerque en 1576; on peut citer ensuite les multiples bombardements d'Alger et de Tunis par différentes puissances occidentales, les menaces sur Tokyo par l'amiral  américain Perry aidé par les européens, la guerre de l'opium conduite par les anglais contre la Chine, sans parler d'épisodes au moyen orient plus récents et bien connus.
     Toutefois, la répression et la menace agissent comme les digues vis à vis des crues : elles sont efficaces jusqu'à un certain niveau de pression, mais rompent au delà. Ces méthodes ne sont donc pas de nature à empêcher une révolution de façon certaine.
     Mais alors, est-il souhaitable que les digues s'écroulent sous la pression populaire? Rien n'est moins sûr, à cause des niveaux actuels d'urbanisation et d'interconnexion des individus et des entreprises qui entraîneraient des dommages bien pires que ce qu'on a pu constater dans le passé..
    Lors de la Révolution française, on estime que le pourcentage de la population française vivant en ville était d'environ 16%, alors qu'il est aujourd'hui, en 2019, supérieur à 75%. Une des grandes difficultés rencontrées par les révolutionnaires à cette époque était déjà de parvenir à nourrir la population urbaine. Ils ont dû pour cela faire venir du blé des campagnes et de l'étranger. On connaît les émeutes du pain qui eurent lieu à Paris en 1793, et l'épisode héroïque du vaisseau le Vengeur du Peuple, coulé devant Brest  par les anglais le 13 Prairial de l'An II (1 juin 1794) alors qu'il escortait un important convoi de blé venant d'Amérique pour nourrir les français (c'est ce que dit la chanson bien connue). Devant ces difficultés, il est permis de se demander comment il serait possible aujourd'hui de nourrir durablement les 75% de français urbanisés dans le cas d'une désorganisation générale du pays, notamment au niveau des transports, de la fourniture d'énergie et des télécommunication. C'est une conséquence ce la surpopulation de notre pays et de notre dépendance vis à vis de la technique...
      Il est donc évident qu'au delà même des conséquences de la répression policière et de l'animosité des pays et des intérêts étrangers hostiles à la révolution, la désorganisation provoquée par un tel mouvement aurait des conséquences humaines beaucoup plus catastrophiques que ce qui a pu se produire autrefois. Si l'on veut éviter cela, il est donc nécessaire d'inventer de nouvelles formes d'action révolutionnaire, violentes ou pas, qui permettraient au moins la survie d'une nouvelle révolution.

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Non, le changement climatique ne met pas la planète en danger - il ne menace que la "civilisation" actuelle

22/9/2018

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Les conclusions des rapports du GIEC sont très inquiétantes et, sauf peut-être à quelques détails près, sont selon toute probabilité exactes. Le changement climatique aura sans aucun doute des effets considérables sur la société humaine et sur la plupart des formes de vie qui peuplent la planète. Le GIEC s'est efforcé de décrire ces impacts dans ces rapports, et est sans doute resté en deçà de ce qui va effectivement se produire.

Mais il serait excessif de dire que la planète est en danger du fait du changement climatique. La Terre continuera à graviter autour du soleil et d'accompagner sa course dans l'espace pendant encore plusieurs milliards d'années. Pour que la planète, ou la vie présente sur sa surface, disparaisse, il faudrait la Terre soit pulvérisée par un astéroïde ou grillée par des radiations intenses venues de l'espace. On ne connaît pas de façon certaine les causes des grandes extinctions qui se sont produites aux temps géologiques, mais le fait est que la vie a survécu à toutes ces catastrophes, pour repeupler ensuite rapidement la planète, sous des formes renouvelées. 

Il est très probable que de très nombreuses formes de vie disparaîtront à cause du changement climatique, avec des effets en cascade imprévisibles sur les écosystèmes, qui s'appauvriront sans doute considérablement. On peut craindre que les formes de vie qui survivront et les nouvelles espèces qui apparaîtront seront moins sympathiques pour l'homme, L'homme cependant ne disparaîtra pas, parce-qu'il possède au niveau individuel une intelligence qu'aucune autre espèce n'a possédé dans le passé. Il pourra donc trouver des niches écologiques protectrices et organiser sa société de manière à l'adapter aux circonstances. Pour cette raison la situation est différente de celle qui a prévalu lors de l'extinction des dinosaures. Si des dinosaures aussi "intelligents" que l'homme avaient alors existé, ils auraient sans aucun de doute été capables de se mettre dans des cavernes et d'allumer des feux pour se protéger du froid!

Il est impossible de décrire ce que seront les sociétés humaines à la suite du changement climatique. Ce qui est certain, c'est que ses effets s'ajouteront à ceux de la surpopulation et de la distribution scandaleusement inéquitable des revenus. Ce mélange est explosif, et cela conduira à la remise en cause des valeurs actuellement présentées comme universelles: démocratie, respect de la vie humaine, confiance dans le Marché, etc. La science et la technique seront déconsidérées et oubliées. Les Etats et la démocratie auront perdu toute crédibilité parce qu'ils n'auront pas su empêcher cette déchéance. Des religions étranges et cruelles apparaîtront, exploitant l'ignorance et la bêtise. L'arbitraire le plus absolu régnera partout. Mais pour en dire plus, il faudrait être écrivain de science fiction, ou, encore mieux, prophète. Espérons donc qu'un nouveau prophète apparaîtra pour nous éviter tout cela.
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La responsabilité du peuple américain

6/8/2018

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Dans une démocratie, le peuple est responsable des agissements de son gouvernement, ou alors ce n'est pas une démocratie. Les élus ont été désignés librement et sur des programmes clairement annoncés, qui ont été adoptés par le peuple. Je vise évidemment ce sinistre bouffon qui est actuellement président des Etats-unis d'Amérique du Nord, et qui a été élu démocratiquement par la première et la plus grande démocratie du monde sur un programme tout à fait clair. Admettons que le peuple américain soit satisfait de ses agissements, il n'aura après tout qu'à s'en prendre à lui même si les choses tournent mal. Mais qu'en est-il des dommages infligés aux autres peuples, à l'humanité et à la nature, notamment en sabotant la lutte contre le changement climatique, en attisant la guerre au Moyen orient, et en rétablissant des contrôles aux frontières qui ralentiront la croissance de nombreux pays?
Dans le cas d'une dictature non démocratique, il est difficile de tenir le peuple pour responsable des méfaits de son gouvernement. L'Etat français par exemple a été désigné comme responsable de la persécution des juifs pendant la seconde guerre mondiale, mais jusqu'à présent le peuple lui-même n'a pas été considéré comme responsable, puisque le régime de Pétain était une dictature.
Mais dans le cas d'une démocratie, qui de plus se revendique fièrement comme telle, c'est bien le peuple qui est l'ultime responsable en bloc des méfaits et des crimes commis en son nom. Si l'on n'est pas d'accord avec la politique de Trump, c'est donc contre le peuple américain lui-même qu'il convient de lutter pour mettre le monde en ordre, et c'est le peuple américain qu'il faudra juger le moment venu.
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Ecologie et morale

17/1/2018

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​Beaucoup d'écologistes appellent de leurs vœux une nouvelle morale du respect de la nature. Devant les catastrophes que commencent à provoquer la surpopulation, la croissance économique anarchique, le pillage systématique des ressources de la Terre et le réchauffement climatique, c'est là la voix de Raison. Toute personne rationnelle, qui a passé un certain temps à essayer de comprendre les processus de la vie sur cette planète, ne peut être que de cet avis. On pourrait peut-être même finir par convaincre intellectuellement une majorité de la population du Globe de la nécessité d'une nouvelle morale écologiste.

Mais malheureusement les arguments rationnels ne suffiront pas pour instaurer une morale écologique s'imposant à tous, tant que les "élites" qui nous gouvernent continueront à agir en faveur de leurs intérêts. Le capitalisme, comme la vie et la nature en général (oui, le capitalisme est en réalité une expression des forces naturelles), ne peut pas s'empêcher de grandir et de s'étendre, jusqu'à ce qu'il se détruise lui-même. C'est exactement comme lorsque vous laissez une orange dehors sur le sol: la vie se développera dessus jusqu'à ce qu'elle disparaisse, rongée par les vers et les moisissures.

Tout cela pour dire que l'appel à la Raison ne sera jamais suffisant pour instaurer massivement une éthique écologique. Pendant longtemps la morale a été imposée par la religion. Maintenant elle est surtout dictée par les médias de masse, conformément à la volonté des "élites" capitalistes qui les contrôlent. En effet, la télévision a remplacé les prêtres qui nous encourageaient à être charitables. La télévision nous montre une sélection soigneusement choisie de désastres et d'injustices qui se produisent ici et là dans le monde, et excite notre indignation, ce qui nous fait sentir meilleurs. Mais le paradis présenté par les médias, d'ailleurs de plus en plus difficile à atteindre, se borne à posséder une belle maison bien équipée, une voiture, beaucoup de gadgets et une vie sexuelle hyperactive, comme dans la plupart des séries télévisées.

On conviendra sans peine que cet idéal présenté par les médias est bien loin du sublime! Il est beaucoup moins élevé que l'espérance de salut de l'âme promis par les vieilles religions. Pour cette raison, je pense que "l'éthique" actuellement proposée par les médias s'effondrera tôt ou tard, et qu'elle sera remplacée, quand les choses iront vraiment mal, par une éthique basée sur un idéal plus exaltant.

La peur de l'enfer, qui était réelle pendant tout le moyen âge et jusqu'à il y a peu n'a pas rendu les gens meilleurs. Une éthique solide doit s'appuyer sur un idéal élevé, et même sur une vision du sublime. Malheureusement, l'idéal qui serait simplement d'avoir une vie agréable et paisible dans un beau jardin manque aussi d'élévation. Nous devons trouver quelque chose de plus exaltant, sans retourner à Dieu, à la vie éternelle et au paradis, choses absurdes dans lesquelles une grande majorité des habitants du globe sont encore prêts à croire. 

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Grand capital et Petit capital

24/12/2017

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Le capital et la finance sont constamment mis en avant par les media, le plus souvent afin de nous convaincre de la nécessité de leur existence pour le fonctionnement de la seule économie présentée comme efficace et juste, l'économie libérale.

Mais on ne fait jamais la distinction entre Grand capital et Petit capital, qui sont systématiquement présentés comme solidaires. Et pourtant qu'y a-t-il de commun entre le petit patron qui a laborieusement acquis des locaux et quelques machines pour faire fonctionner sa PME, employant ainsi quelques salariés qu'il connaît bien, et le grand capitaliste qui a amassé des milliards d'euros, soit par héritage soit à travers des coups financiers, fortune qu'il s'efforce encore de faire gonfler aux dépens de ses employés? La bonne marche de l'économie veut peut-être que le travail et l'habileté soient payés en retour, mais une "récompense" excessive devient non seulement injuste, mais aussi une source de corruption et un danger avéré pour la démocratie.

Les énormes fortunes amassées à titre privé ne ruissellent pas sur la population laborieuse ou sur les chômeurs, mais elles peuvent très aisément arroser les politiciens, les économistes et les représentants des media peu scrupuleux, trop heureux de ramasser quelques miettes de ce butin. Il y a beaucoup de Bettencourt en France, et cela me fait rigoler quand on évoque la corruption au Brésil ou en Russie: est-on vraiment certain qu'elle soit moindre en France? Les marchés publics sont peut-être maintenant bien surveillés, grâce aux règlements européens, mais qui peut vérifier si une (petite) part des salaires et bonus astronomiques des grands patrons ou des dividendes des grands actionnaires n'est pas utilisée pour arroser directement leurs séides, leurs valets et leurs thuriféraires? Après tout ce n'est pas de l'argent public, c'est de l'argent privé...

La corruption serait à la limite supportable si ce n'était qu'une affaire d'argent. Malheureusement c'est un danger mortel pour la démocratie, qui se voit ainsi transformée en oligarchie n'existant plus que pour favoriser les intérêts de quelques uns, les plus riches. L'impôt sur la fortune, qui représentait un début de contrôle, est maintenant supprimé en France, alors que notre pays montrait à tous la voie à suivre. 

Autant la nocivité du Grand capital est évidente, autant il faut être plus prudent vis à vis du Petit capital, qui constitue une source d'énergie essentielle pour l'économie telle qu'elle existe actuellement. 

Question à suivre...

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    Marc Gillet

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